Chef d’œuvre du patrimoine de l’humanité, le Mont-Saint-Michel est aujourd’hui le site touristique de province le plus visité de France. Chaque année, 2,5 millions de visiteurs viennent du monde entier pour l’admirer. Mais les conditions d’accueil ne sont plus à la hauteur ni du lieu ni des attentes du public.
Dès 2012, un nouvel accueil et de nouveaux parcours de découverte pour retrouver l'esprit d'une traversée
La découverte commence depuis le parc de stationnement, placé en retrait du Mont (2,5 km) sur le continent. Planté de 45 000 arbres et arbustes, il propose comme aujourd’hui plus de 4 000 places de stationnement et de nouveaux services d'accueil et d'informations.
Une fois leur véhicule déposé, les visiteurs sont ainsi guidés au Centre d’Informations Touristiques, puis vers des cheminements piétonniers ouvrant des perspectives sur les paysages avoisinants et la célèbre silhouette du Mont et de l’abbaye. Tous rejoignent le barrage et la place des navettes, situés à 750 mètres. À pied, à cheval ou en navettes, les visiteurs empruntent ensuite la digue-route, conservée jusqu’à la mise en service du nouveau pont-passerelle pour accéder au Mont (en 2014).
Maîtrise d'oeuvre des Espaces publics et du Centre d’informations :
Cabinet HYL, paysagistes et urbanistes (P. Hannetel - A. Yver - C. Laforge) - Bruno Mader Architecte - Bureau d’études SOGETI - COSIL, Éclairage.
Délégation de service public pour la constrcution et la gestion du Parc de stationnement et des navettes :
Veolia Transport Mont-Saint-Michel (mandataire) - Alfred Peter - Artefact - Colas - Quille - Contrac -
Le pont-passerelle : une « jetée » vers le Mont toute en légèreté et élégance
À partir de 2014, le cheminement se poursuivra sur un nouvel itinéraire entre le continent et le rocher : une nouvelle digue sur les herbus (1085 mètres) prolongée par un pont-passerelle (760 mètres) qui viendra se poser, au bout de cette traversée, sur un terre-plein au pied des remparts surmonté d’un gué (120 mètres).
Ces ouvrages ont été conçus pour être les plus discrets possibles dans le paysage. Digue et pont-passerelle réservent de larges espaces pour les piétons et une partie centrale dédiée aux navettes et aux véhicules de services. Les parkings, déplacés sur le continent, libèreront 15 hectares de grèves. Il sera désormais possible de prendre le temps d’apprécier le spectacle de la nature sur ces espaces reconquis.
L’ultime étape : un gué submersible pour que le Mont redevienne île
Une cale descendant en pente douce mènera les visiteurs du pont-passerelle à un terre-plein surmonté d’un gué submersible. Il permettra de passer les 120 derniers mètres séparant le pont-passerelle de la porte de l’Avancée (entrée principale du Mont).
Le gué sera recouvert par la marée quelques jours par an, pendant une à deux heures, lors de coefficients exceptionnels supérieurs à 110. Le Mont redeviendra alors une île, au milieu de son écrin d’eau.
Maîtrise d'oeuvre des ouvrages d'accès :
Dietmar Feichtinger Architectes, BET Schlaich, Bergermann & Partner, Stuttgart.
Un nouveau barrage pour le Couesnon
Mis en service en 2009, ce barrage va peu à peu redonner au fleuve suffisamment de force pour chasser les sédiments vers le large et abaisser le niveau des grèves. À chaque marée, il profite de la marée montante pour stocker un volume d'eau conséquent à l'arrière des vannes, avant de libérer cette masse d'eau de manière progressive à la fin de la marée descendante. Les premiers effets de ses chasses d’eau régulées, dirigées vers les abords du Mont, sont déjà perceptibles et mesurés scientifiquement.
À l’horizon 2025, le Couesnon aura reformé un large estuaire en relation directe avec la Manche. Le Mont aura retrouvé son paysage maritime et le conservera pour longtemps.
Contempler le Mont et sa baie
Au-delà de sa fonction hydraulique, le barrage se fond dans le paysage. Il est une nouvelle étape sur le parcours d’approche du Mont-Saint-Michel, comme ouvrage d’art au traitement architectural soigné et lieu d’accueil du public. Il offre au visiteur le temps de la découverte avant de rejoindre le village et l’abbaye.
Maîtrise d'oeuvre : BRL ingénierie - Luc Weizmann Architecte - SPRETEC - ANTEA - Bertrand Lanctuit, Paysagiste.
Aménagements hydrauliques : aider le Couesnon dans son lent travail d'érosion
Longtemps barré par les portes à flot du premier barrage construit entre 1966 et 1969, le lit du Couesnon ne joue plus son rôle de bassin de stockage naturel de la marée : la capacité de chasse du fleuve en est réduite. Le fleuve serpente faiblement au milieu des sédiments et de la végétation. Les dépôts de sédiments dans son lit et à l’aval du barrage trahissent sa perte progressive de puissance hydraulique.
Les aménagements prévus à l'amont et à l'aval du barrage vont aider ce dernier à agir plus efficacement pour redonner au Couesnon la force d’emporter au loin du Mont les sédiments et d’entretenir un environnement naturel de grèves maritimes autour du Mont.
Une fois son lit nettoyé, le canal du Couesnon, associé à la réserve hydraulique de l’anse de Moidrey, pourra stocker jusqu’à 1 700 000 m3 d’eau. Ce volume utile aux chasses sera apporté par les entrées d’eau de mer et le débit naturel du fleuve.
Maîtrise d'oeuvre : BET Antéa - BRL ingénierie