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La Baie, entre terre et mer |
|  | Le Mont-Saint-Michel domine l'une des plus vastes et des plus complexes baies du monde. Abritée des courants par l'angle formé par la Bretagne et le Cotentin, la baie -400 km2- s'ouvre sur la mer de la Manche. Les marées y sont d'une amplitude exceptionnelle, jusqu'à 15 mètres en période de vives eaux. L'estran, espace jour après jour recouvert puis découvert par la marée, s'étend sur 250 km2. Au fond de cette "grande baie", la "petite baie", entre la chapelle Sainte-Anne (Cherrueix) et le Bec d'Andaine (Genêts), forme un sous-ensemble de 50 km2. Parcourue de grèves (slikke) et d'herbus (schorre), elle est également estuaire de trois rivières, la Sée, la Sélune et le Couesnon. |
Attention baie traîtresse ! |
|  | Même par beau temps et à marée basse, la baie est d'autant plus traîtresse qu'elle est apparemment sans risque. Restez sur les chemins côtiers et ne tentez jamais de vous aventurer sur la grève sans un guide expérimenté : d'un jour à l'autre, les fonds se modifient ; le cours des rivières (la Sélune et la Sée entre la côte et le Mont) varient et la mer monte de façon irrégulière, si bien que vous pourriez vous trouver encerclés avant même de l'avoir réalisé... Sans oublier les sables mouvants qui ne sont pas qu'une simple légende...
Pour traverser les grèves en sécurité avec un guide agréé, contactez une des Maisons de la Baie.
-> Le Mont Pratique / Comment s'y rendre ?
Marée : |
Le 17/2/2007 |
Coefficients 59/64 |
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basse mer 00h09 - |
Pleine mer 05h37 |
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basse mer 12h32 - |
Pleine mer 18h01 |
Les heures de marées sont calculées par le service hydrographique et océanographique de la marine et reproduites avec son autorisation n°E23/2002. Ces prédictions sont calculées avec une précision de quelques centimètres pour les hauteurs et quelques minutes pour les heures ; la hauteur d'eau réelle peut toutefois s'écarter notablement de la prédiction (jusqu'à plusieurs dizaines de centimètres) en raison notamment des variations du niveau de la mer dues aux perturbations atmosphériques. Les horaires de marées sont donnés en heures officielles légales, soit en UT+1h, ce qui correspond à l'heure d'hiver en France. Il faut donc corriger les valeurs en ajoutant une heure pendant la période d'heure d'été. |
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Des eaux très fréquentées |
|  | Sous une apparence désertique, la slikke (ou grèves) cache une vie intense. Des organismes végétaux et animaux de très petite taille vivent dans les sédiments ou en suspension dans l'eau de mer (diatomées, micro-algues, larves de crustacés, de mollusques...). La production primaire est exploitée par les moules et huîtres d'élevage, ainsi que par les nombreux invertébrés benthiques et par les mulets. Différents types de peuplements benthiques (macoma, coques, crevettes grises, huîtres, crépidules...), des poissons (merlan, bar, flet, mulet, saumon...) et des phoques veaux-marins fréquentent régulièrement les grèves et les eaux de la baie. |
Des végétaux exportateurs de richesses |
|  | Lorsqu'il est pâturé, le schorre est, avec près de 40 km2, la plus importante superficie d'herbus ou prés-salés de la côte atlantique européenne. Sa richesse floristique est la plus diversifiée de France. Ces marais salés produisent matière organique et nutriments qui, emportés par les grandes marées, nourrissent une faune abondante enfouie sous les sédiments. Ces échanges productifs entre herbus et eaux côtières participent à la richesse des zones de pêche. |
|  | La Baie du Mont-Saint-Michel est une zone remarquablement riche au niveau ornithologique, de valeur internationale par ses effectifs. Les oiseaux y sont présents à tous les moments du cycle annuel : hivernage, migration, reproduction, estivage et mue. Les espèces occupent le secteur estuarien (grèves, herbus, polders...) et les zones humides continentales (Couesnon canalisé, marais continentaux, Anse de Moidrey...). Certaines espèces font l'objet de mesures de protection.
-> Cartographie |
Des activités ancestrales |
|  | Depuis des temps très anciens, les hommes font fructifier les richesses naturelles de la baie. Dès l'époque gallo-romaine, il existait une production de sel, aujourd'hui disparue, par chauffage de la tangue prélevée sur les grèves. La tangue a été utilisée à grande échelle au XIXe siècle comme amendement pour les terres agricoles. Aujourd'hui, avec le tourisme (3,2 millions de visiteurs par an au Mont), d'autres activités comptent fortement pour l'image et l'économie de la baie. |
|  | Dans la baie, près de 13 000 moutons de prés salés pâturent 3 000 hectares d'herbus. La saveur de ces ovins, élevés sur le littoral, a acquis une grande réputation gastronomique, décuplée par le tourisme au Mont-Saint-Michel. Sur les polders, zones conquises sur la mer en bordure de baie, les exploitants agricoles pratiquent la polyculture, céréales et légumes (carottes, oignons, poireaux, pommes de terre…). |
|  | L'immensité de l'estran et sa richesse en poissons explique la pratique de techniques de pêche variées, certaines très anciennes. Les pêcheries de pierre ou de bois y sont installées depuis le XVIe siècle. Les flottilles de Cancale et Granville pêchent au chalut essentiellement des poissons plats (sole, plie, carrelet…) ou des crustacés avec des casiers. La pêche à pied avec des engins traînants (dranet, bichette) ou dormants (nasses, filets maillants) est pratiquée par une dizaine de professionnels et des amateurs avertis, principalement à l'ouest du Mont. |
Huîtres et moules de bouchot |
|  | Le dragage des huîtres a disparu complètement avec l'épuisement des bancs. De nouvelles formes de culture des huîtres et des moules sont apparues dans les années 50 et 60. L'huître creuse, élevée sur des tables, s'est vite imposée en baie de Cancale, l'huître plate en eaux profondes étant plus coûteuse à produire. Les parcs à moules de bouchot, élevées sur des pieux, ont connu une progression rapide. En 1997, la production était d'environ 1 000 tonnes d'huîtres plates, 4000 tonnes d'huîtres creuses et 10 000 tonnes de moules. Avec près de 1 000 salariés, c'est la première activité de la frange littorale bretonne de la baie. |
De pèlerinages en traversées naturalistes |
|  | Le Mont est un lieu de pèlerinage important, qui connut son apogée au XIIIe siècle, la traversée s'apparentant à une répétition du voyage dans l'au-delà sous la protection de saint Michel. Des pèlerins, moins nombreux qu'autrefois, continuent à emprunter les "chemins de paradis". Depuis une quinzaine d'années, la baie est redécouverte sous un nouvel angle. Des guides animateurs agréés présentent le patrimoine naturel exceptionnel de la baie, empruntant les mêmes chemins que les pèlerins de jadis. Près de 70 000 personnes profitent chaque année de ces traversées avec des guides agréés.
-> Cartographie |
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